Gouvernance de l’IA, un impératif pour l’avenir de la liberté de la presse ?
Chaque 3 mai est célébrée la journée mondiale de la liberté de la presse. Une date repère pour les journalistes, les professionnels des médias et les organisations de défense de la liberté de la presse.
La liberté de la presse est une liberté fondamentale consacrée depuis la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. L’article 19 de la déclaration stipule « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
La Déclaration universelle des droits de l’Homme encadre la liberté de la presse. Les Constitutions, texte régissant le fonctionnement des institutions et le droit des citoyens de chaque pays démocratique, définissent et protègent cette liberté. Il en est de même de quelques conventions et chartes.
La liberté de la presse reste un enjeu dans les grandes démocraties en ce qu’elle représente un quatrième pouvoir face à l’exécutif, le législatif et le judiciaire. La presse comme quatrième pouvoir permet aux citoyens de se faire une opinion sur divers sujets notamment sur l’actualité politique.
Trente ans de célébration
La journée mondiale de la liberté de la presse est une réflexion sur les questions de liberté de la presse et d’éthique professionnelle. Elle porte notamment sur l’évaluation des principes fondamentaux de la liberté de la presse, la défense de l’indépendance de médias, et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession.
La création de la journée mondiale de la liberté de la presse n’est pas si lointaine comparée à la création des premiers médias dans le monde. La journée mondiale a été créée par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) sous la direction de Federico Mayor.
Toutefois la journée mondiale de la presse, n’en est pas moins à son trente-deuxième anniversaire.
Au cours de ces trente années, les luttes et les revendications des journalistes, des professionnels des médias et des organisations de défense pour une liberté de la presse ont essentiellement tourné autour de la consolidation de cette liberté, qui est parfois défaillante dans certains lieux ou inexistante dans d’autres. La question reste encore cruciale face au nombre de journalistes et de professionnels des médias emprisonnés ou tués de par le monde.
Gouvernance de l’IA et liberté de la presse
La liberté de la presse est toujours d’actualité. Mais, le thème de l’édition de cette année porte sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias. Aujourd’hui, la presse doit se montrer résiliente face à l’impact de l’intelligence artificielle qui complexifie le flux d’informations. Il se pose alors de nouveaux défis et tendances dans la pratique du journalisme. Il s’agit essentiellement des aspects liés à l’éthique, à la responsabilité, et à la désinformation, mais aussi aux rapports de confiance.
Les opportunités de l’intelligence artificielle sont énormes dans le secteur des médias. Ces changements impactent la liberté de la presse notamment la latitude des journalistes d’enquêter et d’informer librement sur divers sujets en offrant des points de vue pluriels sur un fait précis. L’intelligence artificielle est depuis quelques années une perspective dont certaines potentialités sont encore inexploitées.
Le secteur des médias connaît, de plus en plus, cette révolution. L’IA facilite la synthèse des informations et des données, l’accès aux plateformes numériques par les assistants de création de contenu, les logiciels de traduction. Autant d’outils qui dématérialisent les frontières et les barrières linguistiques mais aussi perfectionnent les compétences techniques.
L’Intelligence artificielle est, toutefois, une épée à double tranchant. En effet, elle est à l’origine de bien de révolutions dans le secteur des médias mais elle n’est pas sans dangers et menace même cette liberté de la presse dès lors qu’elle entache la qualité et la fiabilité des informations mises à disposition des citoyens par les deepfakes et par l’homogénéisation du flux des informations.
Le thème de l’édition 2025 de la journée mondiale de la liberté de la presse va revoir les opportunités de l’intelligence artificielle pour les médias. Il permet aussi de jauger les défis, menaces et dangers de l’IA. Un diagnostic situationnel qui sera sans nul doute un moyen de perfectionner la gouvernance de l’intelligence artificielle en vertu des normes internationales et des droits humains.
