La journée internationale des droits des femmes de cette année a pour thème « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Cette édition revêt un cachet particulier. Elle a lieu trente ans après la conférence internationale de Beijing qui s’est déroulée en 1995 et à 5 ans de l’échéance des Objectifs de Développement Durables (ODD).
Les organisations de défense des droits des femmes se sont dressées, pour cette édition 2025, dans le but de conserver les acquis de la lutte pour l’égalité des sexes, l’autonomisation, l’élimination des violences et des discriminations à l’endroit des femmes et des filles. Il ne s’agit pas simplement de conserver les acquis mais de faire progresser les droits des femmes et des filles, de promouvoir l’égalité des sexes pour une inclusion et une autonomisation des femmes et des filles.
En effet, les préoccupations relevées par les femmes ne sont pas entièrement résolues. Toutefois, des améliorations et des acquis viennent de temps à autre agrémenter les années de lutte.
Lors de la conférence internationale de Beijing 1995, les luttes des femmes ont porté sur 12 domaines critiques. Entre autres, l’éducation et la formation des femmes, les femmes et la santé, la violence à l’égard des femmes, les femmes et la prise de décision. Les droits fondamentaux de la femme, les femmes et les conflits armés et la petite fille sont aussi des axes de lutte importants.
En Afrique, la participation politique de femmes est favorisée par l’adoption d’un système de quota afin de faciliter l’accès des femmes dans les instances de décisions. Des pays comme le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert, le Sénégal et la Namibie ont réussi à asseoir une forte présence de femmes leaders dans les instances parlementaires. Les femmes dans les instances décisionnelles devant aider à mieux étendre les acquis des femmes.
La lutte pour l’élimination des violences basées sur le genre a aussi connu des progrès en matière de protection des droits des femmes. Dans ce cadre, des pays africains ont adopté des réformes législatives notamment dans la lutte contre les violences basées sur le genre. A titre d’exemple, l’Assemblée nationale du Sénégal a voté, le 30 décembre 2019, une loi criminalisant le viol et la pédophilie. Quelques jours plus tard, soit le 20 janvier 2020 la loi est promulguée, la loi criminalisant le viol et la pédophilie adoptée par le Sénégal. Cette loi corse les peines encourus par les auteurs de viol et de pédophilie. La peine dépasse la condamnation de 5 ou 10 ans pour la réclusion à perpétuité. La promulgation de la loi criminalisant le viol a été saluée par les organisations de défense des droits des femmes, en ce qu’elle peut aussi être dissuasive.
Trente ans après Beijing, les femmes ont aussi réussi à briser le plafond de verre en intégrant, de plus en plus, les rangs des forces de défense et sécurité et les rangs des forces armées. D’autres se sont engagées dans la médiation et la résolution des conflits.
La lutte pour les droits des femmes ne se limite pas à la présence des femmes dans les instances décisionnelles, à la lutte pour l’élimination des violences basées sur le genre. Au-delà de la déclaration et du programme d’action de Beijing, des textes et dispositifs, sont adoptés par les Etats pour favoriser l’égalité des sexes, il en est de même pour certaines résolutions émanant des Nations Unies. Toutefois, se pose toujours le débat de l’effectivité des textes et dispositifs. Aujourd’hui, les luttes s’affinent pour faire face aux régimes conservateurs déterminés à réduire au néant les acquis gagnés pour les droits des femmes.